*English version available here*

mf-blog_canada-1Participer à l’atelier MegaFlorestais, destiné à la « prochaine génération » de leaders des agences forestières, tenu à Oaxaca du 27 au 31 mai 2013, a été une expérience des plus inspirantes, avec des discussions animées, des présentations intéressantes et des visites guidées fascinantes, illustrant comment les avancées dans le domaine de l’aménagement forestier peuvent soutenir le développement local. Un des moments forts de notre voyage a été la visite de la collectivité de Ixtlán de Juarez et de Ecoturixtlán, des installations écotouristiques, une expérience vraiment inspirante. Durant cette visite, nous avons appris comment les gens collaborent avec les localités, l’État et l’industrie pour appuyer l’aménagement forestier. Ces activités variées (scierie, fabrique de meubles, pépinière, etc.) génèrent des revenus qui sont en retour réinvestis dans des projets locaux et des services à la population. Un des aspects les plus impressionnants était l’ampleur à laquelle les activités généraient des retombées, bien plus élevées que ce qui était attendu, dans les collectivités, en créant des emplois, en finançant des projets caritatifs et en assurant la protection des forêts grâce à des pratiques environnementales soutenant la durabilité culturelle, sociale et économique.

LA NATURE CHANGEANTE DES PARTENARIATS

Le secteur forestier, et par conséquent les agences forestières de partout à travers le monde, sont dans une période de transition. On observe d’importants changements, incluant la réforme des régimes fonciers, la décentralisation et l’émergence des bioproduits, afin de tirer la pleine valeur de la matière ligneuse. Ces tendances influencent le secteur forestier et donnent des occasions aux organisations locales d’adopter des nouvelles technologies. De nouveaux modèles de gouvernance, à la fois pour les gouvernements et pour l’industrie, ainsi que la collaboration avec des partenaires traditionnels et non traditionnels, représentent des avenues potentielles pour permettre à ce secteur industriel de poursuivre sa transformation. Les activités à Ixtlán de Juarez illustrent comment les partenariats novateurs peuvent être une source de revenus durables et un espoir pour l’avenir. La collaboration entre les gouvernements locaux, les groupes autochtones, les compagnies forestières et les États a stimulé un changement qu’une seule organisation n’aurait pu produire en isolation.

Comme bien des gens rencontrés à Oaxaca, les leaders de demain devront à l’aise dans la recherche et l’établissement de partenariats avec des collaborateurs traditionnels et non traditionnels. Le secteur forestier se transforme actuellement et l’innovation, notamment dans nos relations, fait partie de cette transformation, ce qui est de bon augure pour la génération d’une nouvelle énergie, de nouvelles idées et de nouvelles perspectives.

EXEMPLE : DÉCLARATION D’INTÉRÊT ENVERS LE(S) BÂTIMENTS DE BOIS EN HAUTEUR

À notre retour, nous avons commencé à chercher des exemples de projets collaboratifs similaires au Canada. Notre pays possède une grande tradition d’utilisation du bois pour la construction. Les constructeurs, les concepteurs et les architectes sont à la recherche de matériaux de construction de rechange qui sont sécuritaires, rentables et sans émission de carbone. Le bois est un matériau de construction idéal pour répondre à ces besoins. C’est sans surprise que l’on observe un intérêt croissant pour le bois dans la construction de bâtiments de hauteur moyenne (jusqu’à 6 étages) et de grande hauteur (10 étages et plus) et la construction de bâtiments non-résidentiels (établissements de soins de longue durée, centres d’achats, installations récréatives, etc.).

Plus récemment, des recherches scientifiques ont été entreprises pour trouver des solutions à certains problèmes associés à l’utilisation du bois dans la construction de bâtiments de grande hauteur au Canada, qui ont ralenti l’adoption de ce matériau. Ces problèmes sont principalement dus à l’existence de codes et de normes des bâtiments qui touchent à l’utilisation du bois pour la construction de bâtiments. Ressources naturelles Canada (RNCan), en collaboration avec ses partenaires, a contribué à ces recherches dans le but d’apporter des révisions au Code du Bâtiment du Canada qui faciliteront l’utilisation du bois dans la conception et la construction de structures de bois plus hautes. Ces changements devraient paraître dans l’édition 2015 du Code du Bâtiment du Canada.

En mai 2013, le Conseil canadien du bois, avec le soutien financier de RNCan, a fait un appel de déclaration d’intérêt (ADI) à l’intention des développeurs, des institutions, des organisations et des équipes de conception du Canada intéressés à concevoir et à construire des projets de démonstration de bâtiments de grande hauteur. L’objectif de cette initiative est de trouver des projets de construction, au Canada, qui démontreront l’utilisation sécuritaire du bois comme élément ou comme système pour les bâtiments de plus de dix étages. FPInnovations, un organisme de recherche, et le Conseil national de recherche apporteront un soutien scientifique et technique aux partenaires et aux promoteurs de projets participant à cette initiative.

Cette initiative mettra de l’avant des projets qui pourront faire la démonstration du fruit de ces efforts en Amérique du Nord, sous des conditions et selon des exigences de rendement nord-américaines. Des solutions de bâtiments viables et innovateurs peuvent créer un marché important pour les produits du bois, augmenter la capacité du Canada à créer des emplois dans le secteur forestier traditionnel et dans le secteur forestier de l’avenir, tout en appuyant les collectivités locales.

Amélie Roberge & Trudy Samuel
Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada
Participantes du séminaire Nouvelle génération de Leaders des Agences Forestières 2013

PHOTO : Image du Wood Innovation Design Centre (Michael Green Architecture)